Burkina : les temps forts des animateurs de la scène politique en 2021

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Tout n’a pas été au « ralenti » en 2021 au Burkina, comme se plaisent à dire certaines personnes. Comme pour donner le ton de cette année, tout commence avec les élections présidentielles et législatives de novembre 2020 où Roch Kaboré élu, arrive en tête avec 57,74% des voix. En deuxième position, le CDP obtient 20 sièges à l’Assemblée nationale, et s’adjuge le Chef de file de l’opposition politique. L’ancien leader de l’opposition Zéphirin Diabré, lui, arrive en troisième position avec moins de 13% des voix.

Le 10 janvier 2021, l’ex-chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré qui dénonçait avait d’autres candidats de l’opposition le 21 novembre 2020, « une grande opération de fraude orchestrée par le pouvoir en place, est nommé ministre de la Réconciliation nationale. Le lendemain, il annonce le retrait de son parti de l’opposition politique.

Zephirin Diabré, Président de l’UPC

« Rappelez-vous qu’en 2015, il y a eu ce qu’on appelle un rendez-vous manqué. Les Burkinabè s’attendaient à ce que nous puissions gouverner ensemble, parce que nous avions fait ensemble une insurrection. Donc, se retrouver aujourd’hui n’a rien d’un sacrilège. Il n’y a pas de trahison de qui que ce soit  » a confié le nouveau ministre dans un entretien à RFI.

La saison migratoire commence

Ce fut le début de la saison migratoire dans la faune politique burkinabè. Après le départ de l’UPC, la Nouvelle alliance du Faso de Djibril Bassolé emboita le pas. Et cette vague de démission était loin de s’arrêter.

« Contraint, aux termes de l’article 4 de la loi du 14 avril 2009 relative au statut de l’opposition politique de choisir son camp, le MPS a choisi d’adhérer à la majorité, instruit par l’histoire postcoloniale et récente de notre peuple », a écrit le 04 mars, le président du MPS, le Pr. Augustin Loada dans une déclaration sur la page Facebook du parti. Après le MPS, le Mouvement africain des peuples (MAP) et le Parti de la justice et du développement (PJD) déposent leurs valises à la mouvance.

Bénéwendé Sankara et Pr Augustin Loada

De l’autre côté, le CDP (leader de l’opposition aux élections 2020), se déchire. 93 militants du parti rendent leur démission le 16 avril. Parmi les démissionnaires, figurent l’ancien ministre de la Sécurité Jerome Bougouma, et le chargé des structures du parti à l’étranger, Issaka Congo, tous membres du bureau politique national du parti. S’en suit le départ en septembre, de l’ancien Premier ministre du Burkina Faso et ancien cadre du Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP), Luc Adolphe Tiao.

Les uns profitent du malheur des autres pour faire leur bonheur

Pendant ce temps, c’est la flamme de l’amour nait entre l’Union pour la Renaissance Parti Sankariste (UNIR/PS) et le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS). « C’est un mariage à vie », indiquait Me Sankara, lors d’une conférence de presse le 4 août 2021.

De l’autre côté, des bagarres éclatent à deux fois de suite entre des jeunes du CDP. D’abord lors d’une réunion du parti, conduite par le président du parti Eddie Komboïgo, et ensuite lors d’une conférence de presse au siège du parti.

Bagarre entre jeunes du CDP lors d’une conférence de presse

Vite il faut régler les problèmes au sein du parti, sinon ça sent le KO. Un congrès est annoncé le 18 décembre. Juste que le Président d’honneur du partie, Blaise Compaoré, dit niet. Il exige que le congrès soir reporté. Chose qu’Eddie Komboïgo, balaie du revers de la main. Une décision qui vaudra sa suspension pour six mois à la veille du congrès par l’aile dite historique du parti.

Eddie Komboïgo n’a pas dit son dernier mot

Malgré cette suspension, et « l’interdiction » du président d’honneur d’organiser le congrès, cette assise a bel et bien lieu.

« Ceux qui rêvent d’être président du parti, qu’ils viennent au bureau politique national, qu’ils viennent au congrès se faire élire. C’est ici que ça se fait » a déclaré Eddie Komboïgo à quelques heures de l’ouverture du congrès.

Eddie Komboigo, président du CDP

Et contre toute attente, Eddie Komboïgo, est réélu pour un mandat de quatre ans, à la tête du parti. Blaise Compaoré, lui conserve son titre de président – d’honneur. Comme pour montrer sa suprématie, Eddie Komboïgo et l’assemblée retirent « l’ensemble des attributions » qui étaient accordées à Blaise Compaoré. « S’il s’agit de lui (Blaise Compaoré, ndlr) dire la vérité, je ne manquerai pas de le faire » a-til déclaré à l’issue du 8e congrès.

Mohamed NAKANABO

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