Opération retrait des enfants de rue : deux maîtres coraniques « modèles » reçoivent la visite du ministre en charge de la solidarité nationale et de la famille

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La ministre de la femme, de la solidarité nationale de la famille et de l’action humanitaire a rendu visite à deux maîtres coraniques « modèles », le lundi 13 septembre 2021. Il s’est agi pour la ministre d’encourager ces maîtres coraniques qui ont décidé de ne pas envoyer leurs élèves quémander dans la rue.  Ces maîtres coraniques ont décidé de former les enfants dans les métiers en plus de la prière.

On peut être enfant talibé sans pourtant quémander. C’est l’exemple des élèves de deux maîtres coraniques, résidant le quartier Bédégo de Ouagadougou.  Ils ont reçu la visite du ministre de la femme, de la solidarité nationale de la famille et de l’action humanitaire, Laurence Marchall Ilboudo. Selon la visiteuse du jour, il s’agit de deux maîtres coraniques qui ont acceptés de signer des accords pour le retrait des enfants talibés dans les rues.

Yaya Bara, maître coranique qui a reçu la visite de la ministre s’est réjoui de l’action du gouvernement qui est de retirer les enfants en situation de rue. Il a expliqué que dans son école, les élèves apprennent certes le coran mais apprennent également à faire des métiers. « Les élèves vont apprendre les métiers après leurs prières et leurs cours. Il y en a qui font la menuiserie d’autres la soudure, d’autres sont cireurs… », a-t-il dit. A ce propos, Issiaka Barra, électricien a témoigné que nombreux élèves du maître Barra sont venus apprendre son métier et sont devenus aujourd’hui des électriciens dans leurs localités respectives.

Ayant à sa charge 18 enfants Monsieur Bara a souligné le manque de moyens dans leurs prises en charge car dit-il qu’il est difficile pour un enfant d’assimiler des cours lorsqu’il a faim.

Par ailleurs, il a affirmé qu’il bénéficie d’un soutien du ministère en charge de la solidarité nationale depuis 2018. Un soutien certes salvateur mais qui ne comblent pas l’entièreté du besoin. A ce sujet, la ministre Marchall a rassuré que son département va redoubler d’efforts pour soutenir les maîtres coraniques qui se sont engagés pour que les talibés ne quémandent pas dans les rues.

Scheikh Mohd Gany Diallo est le second maître qui a reçu la visite du ministre en charge de l’action humanitaire. Il a témoigné sa joie pour l’engagement du ministre aux côtés des maîtres coraniques pour l’amélioration des conditions de vies et d’apprentissages des élèves.

« La rue est très dangereuse pour les enfants »

Pour la ministre en charge de la solidarité nationale et de la famille, la rue est devenue très dangereuse même pour les personnes adultes encore moins pour les mineurs. « Les rues des années 90 n’est pas égales aux rues de 2021 », a –t-elle martelé. D’où son appel à l’implication de tous les acteurs à travailler davantage pour le retrait des enfants en situation de rue.

Pour ce faire, elle invite les bonnes volontés à ne pas attendre qu’un maître coranique « dépose ses élèves dans la rue avant de commencer à les soutenir ». « C’est trop facile de descendre sa vitre et donner cent francs à un enfant, cela ne construit rien », a-t-elle déclaré.

Elle affirmé que son département a commencé le plaidoyer avec 282 maîtres coraniques et a reçu l’assentiment de 70 maîtres coraniques qui sont « aujourd’hui des modèles ».  Elle annonce que rencontres sont prévues dans l’optique de convaincre d’autres maîtres coraniques.

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