Examens scolaires : les élèves déplacés face à leur destin

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Appelés à vivre au jour le jour au dépend de leurs parents, les élèves déplacés en classe d’examens composent dans les mêmes conditions d’hébergement que leur camarades. Cette situation impose à ces derniers d’assumer ou de s’adapter.

Lors des examens session de 2020, les élèves déplacés candidats au certificat d’études primaires ont eu un encadrement et un hébergement spécifiques. Ceux du secondaire, même s’ils n’ont pas bénéficié des mêmes conditions que leurs frères, ils ont eu des mesures d’accompagnements spéciales. Cette année, les élèves déplacés composent au même titre que les autres élèves. Il y a pas de conditions particulières d’hébergement ou mesures d’accompagnement pour les élèves déplacés internes qui ont fui les exactions terroristes pour se retrouver au Bam. Cette année plus 500 élèves déplacés composent le certificat d’études primaires selon le Directeur Provincial de l’Education primaire. Cependant l’organisation au collège cette année ne permet pas cette distinction selon le Directeur Provincial des Enseignements Post-primaire et Secondaire du Bam. Notre rencontre avec des élèves déplacés dans les sites permet de dépeindre les réalités dans lesquelles ils vivent pendant les examens. Assis sur une natte en lisant ses leçons à l’aide d’une lampe solaire, ce n’est pas Kadré SAYORE, candidat au BEPC qui dira le contraire à l’issue du premier jour des composition. Vivant au site Wendkouni de Loulouka, Kadré raconte sa journée. « Ce matin j’ai bu du Lipton avant d’aller au lycée municipal pour composer. À midi je suis resté à l’école sans manger pour composer le soir avant de venir ». À la question de savoir si c’était la distance ou cela était de son gré, il réplique : « Le lieu composition est loin mais ce n’est pas la peine de venir car je ne vais rien trouvé. Ici, c’est chaque nuit qu’on prépare ». Si Kadré a eu le privilège de prendre du thé avant de se rendre au lieu de la composition, ce n’est pas le cas pour Kadissa KONSEIMBO, déplacée venue de Zimtanga et candidate au BEPC vivant dans le même site. Assise sur une natte et révisant ses leçons à l’aide de la lumière d’un téléphone portable, Kadissa nous raconte son premier jour de composition. « J’ai n’est rien mangé avant d’aller au lycée provincial de Kongoussi pour composer. À midi comme j’ai pas d’argent pour aller au PM (Petit Marché), je suis resté sous un neemier pour étudier ». Logé au site de »Loulouka École » Moussa OUEDRAOGO est père d’un élève candidat au CEP. « Comme l’enfant compose au centre ville, j’ai préféré aller le loger chez mon cousin qui n’est pas loin. L’année dernière, on a eu la chance qu’on les a regroupé ensemble en ville là-bas. Mais cette année on ne nous a pas parlé de cela » a t-il dit.

Si apprendre ses leçons à l’aide d’un néon est un luxe pour ces candidats, l’accès aux établissements publics en est de même pour les élèves déplacés qui n’ont pas les documents au complet selon eux. « Les élèves déplacés étaient considérés comme les élèves réguliers. Je n’ai pas eu la place au Lycée Provincial parce que quand on se déplaçait mes papiers se sont perdus. Donc si ce n’est pas au privé on ne peut pas avoir de la place. L’année passée j’ai payé 75000f au lycée de l’Amitié, cette année encore j’ai payé comme ça. Là-bas il n’y a pas de je suis déplacé » a expliqué Kadré SAYORE. Kadissa KONSEIMBO a elle aussi versé la même somme que les élèves réguliers au collège Sacré cœur de Kongoussi.

Pour ces candidats au BEPC et Moussa OUEDRAOGO, parent d’élève, la période des examens est un moment de défi alors les parents se trouvent dans une situation de faiblesse. C’est pourquoi Kadissa souhaite un soutien financier au candidats déplacés pendant les examens ou préparer pour eux pendant les examens.

Nomwendé Sawadogo

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