Protection de l’enfance : 25 mineurs interceptés et remis à leurs parents
Il a été présenté à la presse, le jeudi 22 avril 2021, 25 talibés qui ont été interceptés le 6 avril dernier par la brigade régionale de protection de l’enfance de la police nationale de Ouagadougou. Ces enfants dont l’âge compris entre 10 et 14 ans viennent de la province du Bazèga et avaient pour destination Natiaboani dans la province du Gourma.
A en croire, la ministre en charge de la solidarité et de la famille, Marie Laurence Ilboudo, les enfants ont été interceptés dans un camion transportant des vivres. Elle a précisé que Natiaboani, localité de destination de ces enfants, est une zone à fort défi sécuritaire. Pour elle, ces preuves sont suffisantes pour attester que « ces enfants étaient sous l’emprise de personne de mauvaise foi qui les destinaient à des activités qui auraient pu mettre en péril leur vie et leur avenir ».
La ministre a affirmé que les enfants depuis leurs interceptions ont été pris en charge en urgence. Elle a laissé entendre que ses enfants vont regagner leur famille. Par ailleurs ils bénéficieront d’un accompagnement adapté. Marie Laurence Ilboudo a profité de l’occasion pour interpeller les parents à plus de responsabilité à l’égard de leurs enfants. « Au cours de l’année 2020 dans notre pays, 1262 enfants ont été interceptés dont 812 à l’intérieur du pays et 450 hors du Burkina Faso. A la date du 6 avril 2021, 101 enfants ont déjà été interceptés aux entrées de la ville de Ouagadougou », a-t-elle révélé.
« Nous ne savons pas pourquoi on a intercepté les enfants »
Certains parents sur les lieux louent l’acte des autorités, d’autres par contre disent ne pas comprendre la raison qui a conduit à l’interception des enfants.
Boureima Ilboudo, parent d’un enfant intercepté explique qu’il s’agit d’enfants qui ont été confiés à un maitre coranique pour leur enseigner le coran. « J’ai confié mon enfant au maître coranique à Natiaboani (Fada), quelques temps après la situation sécuritaire s’est dégradée dans cette zone. Et pour cela le maître coranique a décidé de se rendre à Léo. Quand il est allé, sa saison agricole n’a pas été bonne. C’est ainsi que lorsque la situation s’est calmée à Natiaboani, il a décidé d’y retourner bien évidemment avec les enfants à qui on lui a confié la responsabilité d’enseigner le coran. De Leo, ils ont fait escale à Kombissiri et y ont même séjourné avant d’embarquer pour Fada. Et c’est en partance à Fada que leur camion est tombé en panne à Ouagadougou. C’est là que la police est venue interroger le maître coranique pour savoir où il va avec les enfants. Quand il a dit Natiaboani, c’est alors que la police a intercepté les enfants », a expliqué Monsieur Ilboudo.
Même son de cloche pour Salif Compaoré également parent d’un enfant intercepté. Il confie que c’est l’envie de voir ses enfants devenir grand musulman, qui les amènent à confier leurs enfants au maître pour qu’ils leur apprennent le coran et à servir Dieu. Il dit qu’il était au courant que son enfant partait à Natiaboani. Tout en affirmant qu’il ne sait pas pourquoi exactement les enfants ont été interceptés, il remercie les autorités pour leurs efforts consentis à l’égard des enfants. « On ne sait pas ce qui pourrait arriver aux enfants à Fada, avec tout ce qu’on entend. Nous pensons que la ministre fait son, travail et elle est miséricordieux, nous remercions également le maître coranique car tout ce qui arrive, c’est la volonté Dieu », a conclu Salif Compaoré.
Emmanuel Gouba
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