Urbanisation : bientôt une feuille de route pour la gestion foncière
Conformément à l’arrêté conjoint 0031/MATD/MINEFID/MUHV portant création, attribution, composition et fonctionnement d’un comité de réflexion sur les mesures conservatoires d’urgence en matière de gestion foncière au Burkina Faso, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Clément Pingwendé Sawadogo a procédé le lundi 19 avril 2021 à l’installation de la commission interministérielle de réflexion sur ces mesures en matière de gestion foncière au Burkina.
C’est parti pour les travaux de réflexion sur les mesures conservatoires d’urgence en matière de gestion foncière au Burkina. L’équipe a été présentée le lundi 19 avril au cours d’une conférence conjointe, des ministères concernés par la question foncière notamment, le ministère en charge de l’administration territoriale, le ministère de l’urbanisme de l’habitat et de la ville, et celui de l’environnement. A en croire le ministre en charge de l’administration territoriale, Clément Sawadogo, ce comité interministériel composé de représentants de tous ces ministères va mener la réflexion sur le dispositif actuel et proposer des solutions. « Ils vont devoir procéder à la recherche documentaire, faire le diagnostic de tout ce qui pose problème, faire ressortir les grands maux et proposer des solutions à commencer par les mesures conservatoires, c’est-à-dire des mesures qui vont faire cesser le désordre », a expliqué le ministre Clément Sawadogo. Et de renchérir que le comité va également poser les jalons d’une réflexion ultérieure visant à refondre systématiquement tous ces textes pour sortir un dispositif législatif et règlementaire harmonisé et unifié pour notre pays. Clément Sawadogo a précisé que la commission a un délai de trois semaines avec une marge d’une semaine pour remettre les conclusions de leurs travaux.
Pour Clément Sawadogo, la mise en place de cette commission vaut son pesant d’or de même que les missions qui lui sont assignées. « La question foncière est devenue une bombe à retardement », a-t-il dit. Par ailleurs, il affirme que c’est une situation ou la maîtrise échappe aux différents acteurs, depuis quelques années. Pour preuve il évoque, les enquêtes parlementaires qui ont fait des recommandations qui par la suite ont rencontré des difficultés dans leurs mises en œuvre. Pour lui, le dispositif législatif en lui-même pose problème parce qu’il y a plusieurs textes et lois dont certaines de leurs dispositions se contredisent. « Il y a d’autres dont les dispositions n’ont pas été bien encadrées et bien précisées. Si bien que plusieurs acteurs qui opèrent sur le terrain, chacun avait un texte en main et quelquefois sans coordination et sans harmonisation », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre que les conséquences sont alarmantes. « La promotion immobilière est née, il y a quelques années sous la base d’un texte de loi et le territoire est en train d’être dépiécé tel un mouton de la tabaski », a-t-il regretté.
Le nombre de promoteur immobilier est passé de 9 en 2014 à 268 en 2020, soit un taux d’accroissement de 97%.
Emmanuel Gouba
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