dimanche le 24 novembre 2024

Assassinat de Flavien Nébié: des élèves désertent les classes pour réclamer justice

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Vingt ans après la mort de Flavien Nébié, des scolaires réclament toujours justice. Nombreux sont les élèves qui ont déserté les salles de classes ce lundi 7 décembre 2020 pour réclamer justice pour leur camarade décédé le 6 décembre 2000. Cependant, le pourquoi n’est pas connu et la pertinence n’est pas partagée par tous les élèves. Nombreux, disent ignorer jusqu’à pour qui, ils manifestent. Une équipe de Filinfos a fait le tour de quelques lycées de la capitale.

Des classes vidées des élèves, ronronnements de moto, des jeux et causeries en groupe, tel est le constat fait ce lundi 7 décembre au Lycée Marienne N’Gwabi au quartier Goughin de Ouagadougou. Dans la cour, du lycée, certains élèves traitent des exercices. C’est le cas de Maïga Mamounata, élève en classe de 1ère D. Elle explique que des élèves sont venus d’autres lycées et siflaient dans la cour de l’école. Sur ce fait dit-elle, on les a libérés. A la question de savoir la cause de cette manifestation, elle dit subir la grève car, elle ingnore les fondements de la manifestation. Néanmoins, elle nous confie que c’est une grève pour réclamer justice suite à l’assassinat de Flavien Nébié. Du reste, elle fait savoir qu’elle n’est pas finie la grève et elle s’indigne sur le comportement de ses camarades. « Réclamer justice n’a rien à voir avec de telles manifestations », a lancé la jeune scolaire. Près de la salle de Mouniratou Maïga, quatre jeunes filles discutaient en marchant. Toutes élèves en classe de 4ème, elles affirment n’avoir pas été en classe ce 7 décembre pour cause de grève. Toutes les quatre disent ignorer le motif de la grève.

Au lycée Philippe Zinda Kaboré, le constat était le même. Des élèves, sont hors des classes, certains étudient et d’autres assis confortablement dans les kiosques. Certains se pourchassent dans la cour du lycée et s’adonnent à des cascades à moto. Un air d’oisiveté plane dans la cour. Ouédraogo Abdoul et Ouattara Apollinaire, rentraient chez eux après avoir quelques exercices de mathématiques. A la question de savoir pourquoi, ils sont déhors, ils ont laissé entendre qu’il n’y a pas cours. La cause disent-il est que les élèves sont en grêve pour réclamer justice pour Flavien Nébié.

Sans avoir trop de connaissances sur qui était Flavien Nébié, Ouattara Appolinaire, lui, souhaite que ces manifestations qui sont de plus en plus réccurentes cessent. Pour cela, il demande aux autorités compétentes de faire la lumière sur la mort de leur camarade. Mais, il dit être pessimiste pour une issue favorable à cette affaire. « Cela fait environ 20 ans que les gens manifestent et il n’y a rien. Si on veut vraiment que justice soit faite, il faut que les enseignants et l’administration et tous les élèves sans exception s’impliquent. Sinon telles que les choses se passent, nous nous mettons en retard pour rien ». Toujours au Lycée Philippe Zinda, nous avons rencontré trois demoiselles toutes en classe de seconde. Elles laissent entendre qu’elles n’ont pas eu cours. Sur la question de savoir pourquoi, elles répondent par une récitation : « Un coup de sifflet marqua le début de la grève, tous les élèves sont sortis de la classe ». Quant à leur avis sur la grève, C. Coulibaly, laisse entendre que ce n’est pas bien, mais c’est une occasion pour elle de se reposer.

Mouniratou Sawadogo souhaite que ces grèves connaissent une fin.

Toujours, dans la cour du Lycée Philippe Zinda, nous avons rencontré Mouniratou Sawadogo et sa camarade, toutes du Lycée technique nationale. Mouniratou explique qu’elles ont été contraintes de quitter les salles de classes parce que des élèves venus d’ailleurs l’ont exigé. Élève en quête du BEP, son souhait, est que ces manifestations cessent. « Les grèves nous mettent en retard », a t-elle marmoné.

Le Lycée Nelson Mandela, n’a pas aussi derrogé à la règle. Aux environs de 11 heures, le parking des élèves était pratiquement vide. Quelques élèves en groupe discutaient, certains se trouvaient dans les salles de classe.  » Nous sommes venus ce matin et on a trouvé qu’il n’y a pas classes » confie des élèves de 3e qui revisaient leurs leçons. Elles ajoutent que ceux qui ont organisé la grève  » ne veulent pas l’école ». Elles semblent ignorer le motif de la grève.  » Nous ne savons pas pourquoi car quand on sifflait pour le rassemblement nous ne sommes pas allées », affirme l’une d’entre elles. Soumaïla Ouédraogo, lui est élève en classe de terminale D3, pour lui la grève est un mal nécessaire.  » D’un côté c’est bien parce que c’est un crime et il faut que justice soit rendue. De l’autre côté c’est négatif parce que ça nous met en retard », a lancé le jeune garçon assis dans le parking de l’établissement.

À noter que Flavien Nébié élève en classe de CM2 à Boussé. Il a trouvé la mort au cours d’une manifestation pour réclamer justice pour l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Depuis lors, il est de coutume pour les élèves de manifester dans la semaine de chaque 6 décembre pour réclamer justice.

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