dimanche le 24 novembre 2024

Région du Nord : La gratuité des logements sociaux, la doléance phare des personnes vivant avec un handicap

Doléances des participants

Sans langue de bois, les participants ont exposé les différentes doléances

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En prélude  au forum national qui se tiendra le 27 octobre prochain, une rencontre régionale des personnes vivant avec un handicap de la région du Nord a eu lieu en vue de recueillir leurs préoccupations. C’était   ce samedi 17 octobre 2020 à Ouahigouya.

Les personnes vivant avec un handicap de la région du Nord ont  remis quatre doléances majeures au ministre  de la  Femme, de la  Solidarité Nationale, de la  Famille et de l’Action  Humanitaire, Marie Laurence Ilboudo lors du forum régional des personnes handicapées, tenu ce 17 octobre 2020 à Ouahigouya. Il s’agit de l’absence de centres de formation professionnelle  au profit des personnes vivant avec un handicap, de l’insuffisance du nombre des bénéficiaires des micro-projets économiques et la limitation de l’âge d’accès à 55 ans,  de la non effectivité de la jouissance des principaux droits conférés  par la carte d’invalidité  et de l’absence de mesure spéciale  favorisant leur accès aux logements sociaux. Lesquelles doléances seront transmis au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré au forum national des personnes handicapées prévu fin octobre à Ouagadougou.

Mais en entendant, la ministre a apporté des éléments de réponses à certaines questions. A l’entendre, la doléance la plus difficile est la construction et  l’équipement de centres de formation  professionnelle. « Si on le budgétise avec les  partenaires, nous pourrions avoir gain cause » a-t-elle souligné. Cependant la problématique de la gratuité des logements sociaux reste très complexe. En effet, il existe dans les textes, un quota de 10% des logements sociaux accordés aux personnes vivant avec un handicap. « Pour avoir accès, l’intéressé doit avoir un revenu permanent. Mais aujourd’hui ces personnes veulent des logements gratuits. C’est une autre  paire de manche  difficile à réaliser car si on le fait d’autres couches vulnérables vont également en demander. Pourtant l’Etat ne peut pas subvenir  à tout» a-t-elle indiqué. C’est pourquoi, de son avis, le gouvernement va faire le plaidoyer auprès des maires afin qu’ils puissent sortir un quota lors des lotissements pour que ces couches vulnérables puissent avoir des parcelles. Il leur revient de faire la construction. Car «  l’Etat doit être juste et équitable dans la société » a déclaré Mme Ilboudo.

Des débats francs mais houleux

En ce qui concerne la limitation de l’âge d’accès à 55 ans par rapport aux micro-projets. Laurence Ilboudo a expliqué que la demande est très forte déjà  avec la limite  d’âge à 37 ans. L’étendre à 55 ans, va nécessiter encore plus de ressources financières. « Aujourd’hui notre pays  fait face à l’insécurité. Tous les regards sont tournés vers ce défi. La ressource se fait rare » a-t-elle soutenu. Cependant, elle a suggéré de mettre en place un projet pour les vieilles personnes et les personnes de cette tranche d’âge peuvent postuler à ces fonds.

Pour la 3e doléance qui est l’effectivité de la jouissance des principaux droits conférés par la carte d’invalidité, des efforts sont fait à savoir la scolarisation des enfants handicapés et les manuels gratuits. La formation des  enseignants  dans chaque province dans ce domaine (le morse et le braille). D’ici 2021, ils seront déployés dans les écoles afin d’appliquer l’éducation inclusive. La gratuité des soins est en marche pour ces personnes. « La prochaine vision est de voir comment inclure au niveau de  l’assurance maladie universelle, le répertoire  des personnes vulnérables » a noté Mme Ilboudo.

   A l’écouter, pour les autres avantages que sont l’accès à l’eau, à  l’électricité, le prix  du  transport en commun, le décret  a été introduit en Conseil de ministres mais pour des problèmes de ressources financières, des réflexions sont en cours en vue de voir la faisabilité.  Pour elle,  il est important que ces personnes soient plus engagées car  le gouvernement est sur la bonne voie et il faut des efforts de part et d’autre afin que nous puissions y arriver.

Angèle Kanon

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Lino Ramdé

Journaliste
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