Démolition d’une mosquée à Panzani : Des fidèles musulmans exigent réparation
La Coordination des jeunes musulmans du Burkina Faso(CJMBF), a animé un point de presse, le jeudi 17 septembre 2020, sur le site de la mosquée de vendredi de Panzani, démolie en présence d’un huissier de justice et des forces de l’ordre. Elle a invité les autorités à rétablir, les fidèles musulmans dudit quartier dans « leurs droits ».
La destruction de la mosquée et de l’école franco-arabe de Panzani sise dans l’arrondissement 9 de Ouagadougou continue de faire des gorges chaudes au sein de la communauté musulmane. Face à la presse, le 17 septembre 2020, la Coordination des jeunes musulmans du Burkina Faso(CJMBF) n’est pas passée par quatre chemins pour exiger la reconstruction de leur lieu de culte dans un délai d’un mois à compter de ce 17 septembre. « Passé ce délai, nous jeunesse musulmane prendrons nos responsabilités pour que soient respecter nos principes islamiques », a affirmé le porte-parole de la CJMBF, Abdoul Aziz Sinaré. La mosquée de vendredi de Panazani a été démolie, le 7 septembre dernier, en présence d’un huissier de justice et des forces de l’ordre. Selon M. Sana, cette destruction a été ordonnée, par le sieur Jacques résident à Koudougou dans le but de s’accaparer le terrain. Pour eux, la destruction de la mosquée et de l’école s’est faite en violation des règles et procédures en vigueur au Burkina Faso. Donc, lors du point de presse qui a mobilisé des dizaines de résidents et de fidèles musulmans de Panzani, les animateurs de la conférence de presse avec à leur tête, Abdoul Aziz Sinaré ont exigé une déclaration écrite dans les prochains jours du ministre en charge des cultes condamnant avec la dernière énergie cet acte.
La coordination a aussi demandé des excuses publiques du mis en cause à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). « Nous exprimons notre profonde désapprobation et manifestons notre mécontentement sur cet acte honteux qui est une mauvaise image pour tous les croyants du Pays des Hommes intègres », a indiqué le porte-parole de la CJMBF. La mosquée et l’école constituent un lieu de prière et d’éducation pour l’avenir des enfants. Par conséquent, a-t-il dit, sa destruction est une atteinte à l’ordre public. Mais, pour les membres de la CJMBF, l’inaction de l’administration publique dénote, le mépris accordé à la communauté musulmane. Aviez-vous les papiers du domaine que vous revendiquez ? Depuis 2007, son domaine privé a été rétrocédé à la communauté musulmane pour ériger une école et une mosquée, a dit Moussa Guigma. « Avec le lotissement de 2009, tous nos papiers ont été signés par le cadastre et le directeur général de l’urbanisme. L’arrêté d’attribution a été acheminé à la mairie pour signature. Avec la suspension des lotissements, la mairie, nous a dit d’attendre la levée de la mesure pour rentrer en possession de notre arrêté d’attribution. Mais, on nous dit aujourd’hui que celui qui revendique la parcelle a un arrêté en date du 10 septembre 2018. Ce n’est possible », s’est indigné Moussa Guigma. N’aviez-vous pas reçu un préavis avant que l’huissier ne procède à la démolition de ces infrastructures religieuses ? Le secrétaire chargé à l’organisation de la communauté musulmane du Burkina, Abdoul Karim Sakandé a répondu par la négative.
« Cette décision est douteuse »
Pire, toutes les démarches auprès du cabinet de Maitre Nabi sis au quartier Kologh Naaba pour prendre connaissance de l’ordonnance de destruction de la mosquée et de l’école ont été vaines. « Nous sommes allés au cabinet de l’huissier pour voir l’ordonnance de la justice qui l’autorise à venir avec des forces de l’ordre pour tout démolir, mais, nous n’avons pas vu cette ordonnance. Donc pour nous, cette décision est douteuse. Nous demandons à l’autoriser d’ouvrir l’œil sur le problème», a martelé M. Sakandé. Si votre ultimatum expire et que les infrastructures ne sont reconstruites, n’y aura pas des risques de s’en prendre à une communauté religieuse ? Ce n’est pas un problème entre des religions, mais entre nous et un individu, a-t-il clarifié. « Nous n’accusons pas les chrétiens. Nous sommes des frères. Nous avons des problèmes avec un individu, pas une communauté », a insisté Abdoul Karim Sakandé. Pour lui, le Burkina est un pays laïc, où les fils et filles sont unis dans la diversité et les différentes religions cohabitent dans l’harmonie, la fraternité et le respect mutuel des valeurs religieuses.
Saint MICHEL
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