Elections de novembre 2020 : L’UNDD garde sa position et laisse aux membres la liberté d’alliance avec des partis d’opposition

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Dans un compte-rendu de  réunion du Haut conseil de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) sur les élections couplées du 22 novembre 2020, Me Hermann Yaméogo donne la position de son parti sur la participation de ses membres aux élections de novembre 2020, la modification du Code électoral, en route pour l’Assemblée nationale. Après les partis de l’opposition non affiliée qui déjà qualifiait ce projet d’anticonstitutionnel et appelait à «tout faire pour lui barrer la route», l’UNDD non plus, n’apprécie pas l’opportunité de la démarche du gouvernement burkinabè sur ce sujet en estime qu’il foule aux pieds un important consensus politique et constitue une attitude méprisante a l’égard du peuple burkinabè.

Convoqué en ses lieux habituels de réunions, par son président Me Hermann Yaméogo, le Haut conseil de l’UNDD a délibèré sur l’unique ordre du jour suivant : «la position du parti par rapport aux élections couplées, présidentielle et législatives, du 22 novembre 2020».

Sans doute pour rester cohérent et conforme à ses principes depuis quatre ans, «le parti confirme son inclination pour un report des élections couplées, qui permette au pays de se consacrer aux préalables». Le parti laisse toutefois aux membres de ses structures décentralisées, la liberté  d’alliance avec des partis d’opposition et de préférence, avec ceux ayant déjà par le passé expérimenté avec l’UNDD, des ententes politiques ou des alliances électorales. Etant entendu que «l’attachement aux questions relatives à la réconciliation, au retour des exiles, au dialogue national inclusif et à l’amnistie des détenus politiques, militaires et civils, restent parmi les considérations déterminantes des choix à faire», peut lire dans le compte rendu de la rencontre.

On apprend également de ce compte rendu de la rencontre dont nous avons eu copie, que le Haut conseil du parti de Me Hermann Yaméogo regrette que «le pouvoir ait cru devoir se saisir de la pandémie du coronavirus, comme d’une opportune mesure barrière pour classer le consensus universel auquel les Burkinabè entaient parvenus, avec l’adhésion de partis membres de la CODER, des coutumiers et religieux, de l’Appel de Manega, et de nombreuses autres OSC, au principe de ce préalable de la réconciliation et du dialogue national inclusif»  avant d’aller aux élections. 

Ce qui du reste est la position de l’UNDD exprimée de façon constante depuis plus de 4 ans au sujet des élections à venir, avec l’idée d’un dialogue national inclusif spécialement ouvert aux djihadistes.

Les membres du Haut conseil fustigent ce qu’ils qualifient de «scandaleux sabotage», l’enrôlement des burkinabè de l’étranger pour les élections de 2020» et la violation du droit de vote des burkinabè de l’intérieur, dans les régions inaccessibles pour cause d’insécurité, avec la décision du passage en force aux dites élections.

Pour le parti de Me Hermann Yaméogo, «les perspectives, risquent (malgré un contexte sous régional suffisamment dissuasif), d’être chargées d’interrogations, et peut-être de contestations ouvertes sur la légalité et la légitimité des organes futurs».

Du rapport de l’Assemblée  nationale sur l’insécurité, demandant le découplage des élections et le décalage d’un an des législatives, le parti de Maître Hermane Yameogo estime que «cette expertise parlementaire est apparue, à tous comme une validation à posteriori, même partielle, des positions» qu’il a  défendues en solitaire ou en groupe.

Aussi, son Haut conseil pense que «la mise sous le boisseau de cet important travail parlementaire, adopté de surcroit à l’unanimité́», est méprisante à l’endroit de la représentation nationale et du peuple considéré  comme le destinataire final de ce rapport. D’où l’exhortation également faite aux députés, à rester dignes en évitant d’accorder leurs votes à des modifications périlleuses du code électoral, qui les mettraient en porte à faux avec la constitution, le protocole de la CEDAO sur la démocratie et la bonne gouvernance.

Sans plaider pour aucune chapelle, l’UNDD écrit son président Me Hermann Yaméogo, demande au pouvoir de «respecter, l’obligation d’information du peuple, et la liberté́ d’expression des citoyens, relativement aux points évoqués comme à tout ce qui intéresse la réconciliation, les exilés, les détenus militaires et civiles à la MACA et à la MACO pour des raisons politiques».

Avant de lever la séance, l’UNDD a fait appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, pour une plus grande observation des mutations profondes et irréversibles dont l’Afrique est l’objet. Le parti de Me Yaméogo recommande, des approches de prévention, de gestion et de règlement des crises post guerres ou post politiques majeures, plus anticipatrices.

Marie Azakia Ouedraogo

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