Droits de l’enfant L’actuel Code des personnes et de la famille contient un vide juridique
A l’occasion de la commémoration, de la 31e journée internationale des droits de l’enfant, la coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a animé, une conférence de presse, le vendredi 20 novembre 2020, à Ouagadougou. Elle a invité le futur gouvernement à adopter le nouveau Code des personnes et de la famille afin de lutter contre le mariage d’enfants.
Le Burkina Faso a signé de multiples traités ainsi que des protocoles additionnels. En plus de cela, le pays a ratifié des conventions sur le respect des droits de l’enfant au Burkina Faso. Mais, beaucoup d’efforts restent à faire. C’est le constat de la coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB). C’est pourquoi, la coalition interpele les prochains dirigeants sur l’urgence de doter le Burkina Faso d’un code des personnes et de la famille pour accélérer la lutte contre le mariage d’enfants. Selon la coordonnatrice du CONAMEB, Eulalie Yerbanga, l’actuel Code des personnes de la famille crée un vide juridique parce qu’il ne prend pas en compte la définition que le Burkina Faso donne de l’enfant, qui est « tout être humain âgé de moins de 18 ans ». Elle a expliqué que si on se réfère audit code, la jeune fille peut se marier à l’âge de 17 ans avec même la possibilité de le faire à 15 ans dans certaines circonstances sur une autorisation du juge. Et cela, malgré que toutes les conventions et traités interdisent le mariage des enfants soient ratifiés par le pays. Mme Yerbanga ajoute que le Burkina Faso fait partie des dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants dont 10% des femmes ont été mariées avant l’âge de 15 ans et 52% avant l’âge de 18 ans, selon une étude réalisée en 2014, par l’UNICEF.
Elle a indiqué que cette situation mine sur le plan international, les efforts du pays qui figure parmi, les pays où, la prévalence du mariage des enfants est très élevée. Car, toutes les régions du pays sont concernées par le phénomène, mais à des degrés divers avec une plus grande acuité en milieu rural. « Le mariage des enfants entraine de multiples conséquences physique et sanitaire, telles que la mortalité maternelle, les fistules obstétricales, les violences physiques, les avortements clandestins, le Sida… », a-t-elle signifié.
Pour la coalition, il est primordial que le futur gouvernement boucle définitivement le dossier de la révision du Code des personnes et de la famille, accorde une attention à la problématique du mariage d’enfants et mettre en place un budget conséquent dans tous les ministères concernés. « Nous n’avons pas pu rentrer en contact direct avec les candidats, mais nous avons visité respectivement leur programme de société, où, ils n’en font pas tous cas. Et, c’est en cela que nous leur lançons ce présent appel», a confié Yerbanga Eulalie.
Le directeur de communication et plaidoyer de Save the Children Burkina Faso, Hubert Ouédraogo a également insisté que l’actuel Code des personnes et de la famille contient un vide juridique et le prochain gouvernement devrait songer à sa révision.
Saint MICHEL
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