vendredi le 22 novembre 2024

L’ADF/RDA, pour un retour en grâce dans la majorité présidentielle ?

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Si un parti va être courtisé après le 22 novembre 2020 ce sera sans conteste le parti de l’éléphant de Maître Gilbert Noël Namdouda Ouédraogo.


C’est une certitude qu’après les trois baobabs, l’éléphant aussi a les reins solides pour jouer au grand faiseur de roi pour la future majorité à l’hémicycle.
Nulle doute que ce parti avec son réservoir de voix traditionnels et la quasi promotion de certains jeunes sur les listes électorales va engranger au moins la douzaine d’élus nationaux au sortir de ces élections couplées. Certes, ce parti a opéré de mauvais choix (c’est selon) depuis plusieurs années aux yeux de l’opinion nationale dont l’apothéose fut son accord qui donnait la majorité absolue à l’ancien président Blaise Compaoré et son son parti d’alors, le CDP de modifier tranquillement l’article 37 à l’hémicycle en octobre 2014. Beaucoup ont sûrement oublié que le jeune avocat et fils de l’honorable Gérard Ouédraogo, affectueusement appelé GNO par les militants avait suscité de grands espoirs à son arrivée en politique dans la décennie 90. Les observations n’oublient pas que alors, cela a créé une crise avec la scission de certains poids lourds (pas moins de 9 vice-présidents) du RDA d’alors pour former l’UDF-RDA. Le rapprochement avec l’ADF de Maître Herman Yaméogo fut tout aussi mouvementé avant que le Fils du grand Gérard ne prenne complètement le contrôle du parti (2003-2004). Personnellement quand je me remémore tout ça, je souris. Mon défunt père père l’avait prédit.
Le vrai tournant de la direction de l’ADF-RDA fut sans doute sa non participation à la présidentielle de 2005, où, contre toute attente le parti s’est inscrit dans la majorité de l’époque en soutenant Blaise Compaoré, le candidat du CDP. Salif Diallo avait eu ce propos : «Nous nous avons notre candidat, nous n’allons pas interdire à d’autres de le soutenir. Mais il reste notre candidat».
Le reste ne fut qu’une suite de cohérence dans le choix qui a aboutit à l’insurrection populaire d’octobre 2014. Le souvenir de la suspension des activités de ce parti par les autorités, les saccages des biens de ses gourous et le mea-culpa qui s’en est suivi ont laissé un  »goût » amer. Pourquoi après plus de deux décennies de présence active sur la scène politique, c’est maintenant en 2020 que l’ADF/RDA réalise que son leader est présidentiable? Seul ce parti peut répondre à cette question. Au soir du 22 novembre 2020, sauf cataclysme électoral je vois mal GNO élu président, mais, l’ADF/RDA s’en sortira juste (peut-être) derrière les grands baobabs que sont L’UPC, le CDP et le MPP en nombre de députés. Et c’est à ce moment que commenceront les vraies manœuvres qui aboutiront sans doute à son retour dans la majorité, quelqu’en soit le vainqueur. Ne dit-on pas que le chien ne change jamais sa manière de s’assoir? Les cadres ou la direction politique de l’ADF/RDA ont l’avantage d’être rompus à ce genre de négociations jusqu’aux placements dans les ambassades et de plus ils se connaissent tous (MPP-UPC-CDP) et ont déjà servi le pays ensemble.
Aussi, un dicton nouveau dit qu’il n’est pas bon de durer dans l’opposition en Afrique car ça use le moral, le physique et les finances. Je ne dis point que ce parti cherchera à  »manger » comme on le prête à un certain barbu actuellement, mais, le rubicond peut être franchi au vu des responsabilités qui auront échues aux uns et aux autres.
Tranquillement, l’éléphant dans sa plus belle robe de mariée avance plaisamment vers l’autel de la république pour y recevoir la bague d’allié collaborateur d’un programme politique dont il n’aura pas été initiateur mais exécutera comme d’habitude.
Bons vents l’ADF/RDA.

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Lino Ramdé

Journaliste
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