Détournement de fonds public : « Nous n’allons pas avoir de pitié pour ces individus », prévient le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré
Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé lundi sur plusieurs sujets d’actualité au Burkina, à l’occasion de la traditionnelle montée des couleurs au palais de Koulouba. Il a notamment abordé la lutte contre la corruption et le détournement de fonds publics, la réduction des dépenses de fonctionnement dans l’administration publique, la reconquête du territoire national, ainsi que l’engagement patriotique, parmi d’autres thématiques.
Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a d’abord salué le bon déroulement de la 35e édition du Tour du Faso. « Les cyclistes ont pu parcourir le pays de long en large sans incident. De même, le SIAO s’est tenu sans incident majeur », a-t-il soutenu. Pour le chef de l’État, la réussite de ces deux événements témoigne de l’accessibilité du pays, contrairement « aux narratifs véhiculés par certains médias ».
Pour ce qui est de la question liée à la réduction des dépenses de fonctionnement de l’administration publique, il a souligné que la nouvelle dynamique enclenchée va se poursuivre. « Nous allons continuer dans ce sens à minimiser les dépenses de fonctionnement de l’administration pour pouvoir investir au profit de nos populations », a-t-il indiqué. Il a également appelé tous les départements ministériels à s’inscrire dans cette dynamique. « Tout ce qui peut être économisé doit être économisé et investi au profit de nos populations », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la lutte contre la corruption, le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a prévenu que l’heure de la sensibilisation est passée. Il a mis en garde les « brebis galeuses » qui rament à contre-courant de la bonne marche. « Il y a encore beaucoup de personnes qui essaient de détourner le dernier public. Nous n’allons pas avoir de pitié pour ces individus », a-t-il prévenu. Toujours sur le sujet du détournement de fonds publics, il a annoncé la découverte d’un réseau de malfrats au sein du ministère de l’Action humanitaire. « Dans ce ministère, des gens se sont permis de détourner de l’argent, des milliards en 2024. Ils ont détourné plusieurs milliards », a indiqué le président du Faso. Il a également précisé que l’enquête ouverte sur cette affaire a permis de découvrir beaucoup de choses. « La police a fait un excellent travail qui nous a permis de découvrir beaucoup de biens, des véhicules de luxe, et un grand nombre de choses qui ont été saisies. L’affaire a été transférée au tribunal. » Des agents du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) sont également impliqués, selon ses révélations. « Il y a des agents du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) qui ont été pris dans ça et qui sont en prison actuellement. »
Outre ces sujets, il a également dénoncé un manque de patriotisme de la part de certains Burkinabè. À ce titre, il a parlé du cas de deux mécaniciens d’avion de la compagnie Air Burkina. « J’étais obligé de recevoir la semaine passée deux mécaniciens de la compagnie qui, dès l’arrivée de l’avion le 02 du mois dernier, le 03, déposent une demande de démission. » Il a indiqué que ces derniers demandaient une augmentation de salaire de plus de 2 millions. « L’un d’eux dépose la demande de démission le 03 pour prendre effet le 04, et l’autre prenait effet le 31 octobre. Pour cause, ils exigeaient une augmentation de salaire de plus de 2 millions. ». Selon le président du Faso, ces actes relèvent d’un sabotage. « C’est du sabotage, je pense que c’est un manque de patriotisme grave. »
Des concessions ont été faites pour ramener les deux mécaniciens à la raison, mais sans succès, révèle le président. « Le conseil d’administration a essayé vaille que vaille de les raisonner. Ils ont fait des concessions jusqu’à 400 000 francs sur leur salaire. Ils ont refusé catégoriquement, ils ont refusé de travailler, pendant qu’on sait que l’avion, à chaque vol, a besoin de vérifier un certain nombre de choses. »
Les deux mécaniciens ont été reçus, et il leur a été dit qu’ils travailleraient de gré ou de force. « Nous étions obligés de les recevoir et de passer le message qu’ils travailleraient de gré ou de force. On ne va pas négocier, ils travailleront et c’est ce qui est en train de se faire. »
Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a clos ses propos en invitant tous les Burkinabè au travail et à l’abnégation au profit du Burkina Faso.
Carine Pierrette Zongo
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