Fichier électoral burkinabè: 300 000 inscrits morts, selon un regroupement de la société civile
La question de l’audit du fichier électoral doit dès à présent être au centre de nos réflexions. Que nous soyons des OSC, des partis politiques ou de simples citoyens, nous devons tous êtres alertes sur toutes les questions importantes qui peuvent entachées à la régularité et à la transparence des scrutins à venir. A notre sens, l’audit tant souhaité par la CENI et les acteurs consciencieux et probes de la scène politique doit revêtir un caractère consensuel au niveau national, avec l’appui d’organismes internationaux.
Le fichier électoral est actuellement «en phase de Laboratoire» et la CENI s’affairerait à le rendre le plus potable possible en attendant un audit plus poussé. Au stade actuel des choses, on parle d’un audit qui sera confiée à la CEDEAO et à l’organisation internationale de la Francophonie. Subsidiairement, les partis politiques pourront designer des ingénieurs-informaticiens pour y prendre part.
Nous disons que c’est bien d’essayer mais ce n’est pas arrivé. Ce fichier est sans aucun doute entaché d’irrégularités flagrantes et cachées, si bien qu’un audit qui se veut crédible doit aussi concerner les acteurs politiques et les acteurs de la société civile.
Nous estimons que la Francophonie et la CEDEAO ne sont pas plus qualifiées en impartialité que les nations unies et de l’Union Européenne. L’implication de la communauté internationale dans son ensemble est requis, d’autant plus que la situation nationale nous démontre clairement qu’une crise post-électorale se couve sous les feux incandescents de la crise sécuritaire et des grognes sociales.
Alors, il est plus que jamais urgent que les donneurs d’ordres au niveau international ; que les organisations qui sont alertes à s’ériger en pompiers quand les pays sont à feu et à sang (Cas de la Cote d’Ivoire en 2011, du Mali en 2020 et bien d’autres), s’autosaisissent de ce dossier. Il faudrait qu’aucune contestation ne naisse simplement parce que tel ou tel autre camp politique refuse d’admettre des résultats obtenus sur la base d’un fichier électoral non consensuel. On connaît les suites, et nous ne souhaitons pas que le pays en arrive là.
Les morts du fichier
Selon la CENI elle-même, les morts dont les noms figurent toujours dans le fichier électoral constituent un sérieux problème. Il s’agit d’une préoccupation que l’institution a fréquemment énoncée. Malheureusement, personne ne semble s’en préoccuper. Trois cent mille 300 milles morts (au bas mot) dans le fichier, c’est assez grave pour qu’on s’y intéresse avec énergie et parcimonie. L’opposition et la société civile doivent s’y investir.
Il faut s’en préoccuper et militer en faveur de l’approche communautaire (pourquoi pas ?) comme proposée par la Commission électorale, d’autant plus qu’il n’existe pas un fichier d’état civil fiable pour comparer le fichier. C’est à dire:
-en ce qui concerne les villages, en affichant les listes électorales sous la responsabilité des personnes ressources, on peut indiquer les personnes décédées. Ensuite, on rentre en contact avec les familles pour valider. Un procès-verbal est donc dressé et, la radiation des personnes décédées est réalisée.
-quant aux secteurs, il suffit de consulter le fichier de l’état des décès de la commune ou de l’arrondissement et les personnes décédées sont détectées et le problème est aussi règle.
‘’Mieux vaut prévenir que guérir”, tel est donc notre message pour ce qui concerne le fichier électoral. Nous tenons aussi à avertir le pouvoir et ses alliés, qui s’échinent à valider un fichier torturé à souhait, que nous ne resterons pas les bras croisés si des débâcles venaient à entacher la qualité des scrutins. Tous les acteurs y compris la communauté internationale sont donc prévenus.
Ouagadougou le, 16 août 2020
Pour la COP:
Pascal ZAIDA du CED
Lino Ramdé
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