Affaire viol à l’hôpital Yalgado : le récit glaçant de la victime

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Après le dépôt de l’accusé au prétoire, c’est au tour de la victime de livrer sa version des faits. Lors de l’audience tenue ce vendredi, la victime a livré un témoignage poignant.

« La maladie de mon mari a commencé le 4, et on l’a conduit au centre de santé de Gampela. C’est de là qu’il a été référé et hospitalisé à l’hôpital Yalgado. Je suis restée là-bas toute la nuit. C’est au petit matin que l’ami de mon mari est venu me remplacer pour que j’aille chercher de quoi manger. Après, je suis revenue le remplacer. C’est à ce moment-là que je suis montée sur le lit d’hospitalisation qui n’était pas occupé pour me reposer. L’infirmier est arrivé par la suite, m’a tapoté au pied, m’a réveillée et m’a demandé d’apprêter les médicaments pour les soins. Je l’ai fait, et il a effectivement fait les injections en ma présence. Pendant qu’il effectuait les soins, il m’a posé des questions (quel travail fait mon mari, quel travail est-ce que je fais, combien d’enfants avions-nous, etc.). Après, il m’a invitée dans la salle de garde pour poursuivre les questions, car, dit-il, « au regard de la gravité de la maladie et au fait qu’il ne répond pas au traitement, il y a lieu que je vous interroge pour mieux comprendre. »

Arrivée, il m’a demandé de me déshabiller, puis de me coucher pour qu’il m’examine. Au début, j’étais hésitante, mais il m’a rassurée. Quand je me suis couchée, il a introduit sa main dans mon sexe par deux fois en me demandant à quand remontaient mes derniers rapports sexuels avec mon mari. J’ai répondu qu’il y a trois jours de cela. Il a contesté en disant que ça ne valait pas trois jours. Puis je suis sortie de la salle. Il est revenu après m’appelant pour une injection. Je suis retournée et là, il a attaché le gant à mon bras et m’a injecté un produit. Dès que le médicament a été injecté, j’ai commencé à avoir des vertiges. C’est à ce moment-là qu’il m’a couchée sur le lit. J’étais impuissante mais toujours consciente, a-t-elle confié. À mon réveil, j’ai vu ma culotte baissée au genou, mon pagne à terre et lui en train de s’essuyer le sexe avec un torchon. C’est à ce moment-là qu’il a ouvert la porte donnant sur le balcon et m’a ordonné de sortir. Je suis restée dans le hall environ un quart d’heure avant d’aller à tâtons au chevet de mon époux, a-t-elle poursuivi. Sous le choc, je n’ai pas pu me retenir et je me suis confiée à l’ami de mon mari, qui a rapporté l’histoire à une autre de nos visiteuses, auparavant « agent de santé ». C’est ainsi que l’affaire a remonté à la hiérarchie.

Après confrontation avec les responsables du service, le prévenu a reconnu les faits et a demandé pardon, chose que les amis de son mari n’ont pas acceptée.

Le récit de la victime est conforté par le ministère public, qui soutient que la version du personnel soignant est différente de celle de l’accusé, avec qui ce dernier travaille depuis plus de 10 ans.

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