Burkina Faso : Comment le MPSR a réalisé le Coup d’Etat ?
Le dimanche 23 janvier, Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par un coup d’État militaire avec à sa tête le lieutenant -colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Comment l’armée a orchestré ce coup de force ? Nous vous livrons les dessous de l’affaire.
Tout a commencé par des tirs dans certaines casernes du Burkina, dans la matinée du dimanche 23 janvier 2022. Ce qui semblait être au départ des revendications de meilleures conditions de travail et plus de considération de la part des autorités, cachait en réalité le début d’un putsch.
Le putsch a été planifié par des jeunes officiers et dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandoaga Damiba, commandant de la 3e région militaire du Burkina. Ces derniers remontés contre la gestion de la crise sécuritaire du pays, ont planifier ce coup d’État. L’élément accélérateur de la prise du pouvoir par l’armée a été la mise à l’écart de certains des leurs, comme le lieutenant-colonel William Combary, le commandant du groupement mobile de Ouagadougou, après la crise d’Inata. Selon une source militaire de Jeune Afrique, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba était la prochaine tête sur la liste.
C’est ainsi que dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 janvier, l’assaut est donné. Des éléments des unités Cobra, des forces spéciales de l’armée de terre, basées à Kamboinsé, dans le nord de Ouagadougou prennent le contrôle du camp Sangoulé Lamizana. Des officiers de l’armée de l’air et d’autres complices se sont joints aux putschistes.
Dans cette foulée, le président déchu donne des nouvelles à ses homologues étrangers, notamment Alassane Ouattarra, Macky Sall, Mohamed Bazoum, et Emmanuel Macron. << Nous essayons de gérer la situation. Nous avons entamé des discussions avec les mutins et nous espérons un dénouement favorable >>, a-t-il indiqué. Les putschistes veulent la démission du gouvernement et la tête de plusieurs chefs de l’armée. Finalement, les négociations échouent. Selon les dires de l’un des mutins à nos confrères de Jeune Afrique, << les négociations étaient une manière de gagner du temps. Nous voulions attendre la soirée pour passer à l’action >>.
Une fois la nuit tombée, une partie du protocole présidentiel est libérée par Roch Marc Christian Kaboré. Des putschistes commencent par encercler le palais de Kosyam. Ils sont à la poursuite du président Kaboré. Son domicile privé et les villas ministérielles sont passés au peigne fin. Cependant, la position du chef de l’État fait polémique. Pour certains, il s’était réfugié au camp Paspanga, à Ouagadougou. Des hélicoptères de armées ont survolé le camp pendant toute la nuit. Le président a été exfiltré par sa garde et mis en lieu sûr. Plus tard dans les négociations sa garde le remet aux putschistes en présence du Cardinal Philippe Ouédraogo.
Avec Jeune Afrique
Carine Pierrette ZONGO
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