Burkina -insécurité : deux enfants meurent de faim en fuyant le terrorisme

Partager sur:

En quête d’un refuge loin de l’insécurité, deux enfants ont trouvé la mort en quittant Madjoari pour Tambarga, rapporte le correspondant de Filinfos dans la région de l’Est.

Tambarga, qui tenait lieu de centre économique de la commune de Madjoari, abrite un poste de gendarmerie et un détachement militaire. Mais, selon nos sources les territoires ont mis la zone sous siège, hors de portée de tout ravitaillement par voie terrestre et, la faim a commencé à faire des victimes.

Le chef du village de Tambarga a constaté le décès de deux enfants parmi ceux qu’il appelle ses « hôtes » dimanche dernier 28 novembre. Désolé et désemparé, devant une situation qui le dépasse puisque son village, comme Madjoari, est devenu un îlot bouclé par les Hani. Personne n’en sort, personne n’y entre.

Selon, une source proche de la mairie de Madjoari, (depuis plus d’un an, village vide de population), le PAM Programme alimentaire mondial) a opéré un ravitaillement héliporté à Tambarga, début octobre. Depuis, rien. Aucun recours alimentaire pour la moitié de la population de Madjoari qui s’y est réfugiée. L’autre moitié s’étant enfuie vers Nadiagou.

Mais la situation dans cette zone Est de la Kompienga s’est davantage dégradée depuis l’attaque du poste de gendarmerie de Kompienga, début novembre. Suite à cette attaque, sans attendre, les douaniers ont plié bagages autant à Kompienga (poste frontalier côté Togo) qu’à Nadiagou (poste frontalier côté Bénin). Quelques jours plus tard, les Hani s’attaquaient à la douane et à la police de Nadiagou, ainsi qu’au poste de gendarmerie de Tindangou à une dizaine de kilomètres de Pama. Depuis, ils assurent le contrôle routier entre Pama et Tindangou, isolant davantage la population de Pama et instaurant leur autorité sur cette zone sud de la région de l’Est ouvrant sur le Bénin et le Togo. Comme Madjoari, Nadiagou s’est vidée de sa population.

Les nouveaux maitres des lieux ayant organisé une sorte d’assemblée générale le jeudi 18 novembre à Nadiagou pour dicter leur modus vivendi à la population. En clôture de leur AG, ils avaient mis le feu aux installations de la douane et de la police avant de quitter les lieux. Depuis qu’ils contrôlent le trafic routier sur le tronçon Pama – Tindangou, ils ont confisqué 4 motos tout terrain de l’administration et la population est sans nouvelles de deux jeunes enlevés depuis plus d’une semaine. Dans ce contexte, l’année scolaire 2021-2022 dans la Kompienga a été bien raccourcie pour beaucoup d’élèves. (voir entretien avec Yentema David Thiombiano, Directeur provinciale de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle de la Kompienga).

(Correspondant)

Partager sur: