vendredi le 22 novembre 2024

Conférence du CFOP : Inondations, déplacés internes, organisation des élections couplées ont été les principaux points abordés avec la presse

CFOP

Les animateurs de la conférence du CFOP.

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Les inondations et leurs conséquences, la situation des déplacés internes, l’utilisation de biens publics à des fins électoralistes, les élections couplées de novembre 2020 ont constitué les sujets abordés par le Chef de file de l’opposition politique du Burkina Faso (CFOP-BF) ce mardi 8 septembre 2020. C’était lors d’un point de presse tenu à Ouagadougou. Pour l’animation de cette conférence, il y a avait Carlos TOE, président du Mouvement pour le Changement et la Renaissance (MCR) et Amadou Diemdioda DICKO, Vice-président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC). L’intégralité de la déclaration liminaire :

Bonjour, chers journalistes, et bienvenue dans la maison commune de l’Opposition, pour le traditionnel point de presse !

Après un mois de pause, nous sommes heureux de vous retrouver pour échanger avec vous sur des questions d’actualité nationale.

Nous sommes au 615ème  jour des massacres de Yirgou. Presque deux ans après ces drames inédits, nous demandons toujours  justice pour le Chef de Yirgou et ses proches, ainsi que pour les 210 citoyens de la communauté peule tués.

Le point de presse d’aujourd’hui porte sur les sujets  suivants :

-l’augmentation du nombre de déplacés internes au Burkina,

– les inondations ayant causé des victimes notre pays,

-l’organisation des élections du 22 novembre 2020 (à savoir l’audit du fichier électoral et la suite des interpellations lors de l’enrôlement biométrique),

-la signature de l’Accord politique de l’Opposition

-et l’utilisation des biens publics à des fins électoralistes par le Médiateur du Faso.

Mesdames et messieurs,

Le Burkina Faso traverse une grave crise sécuritaire et humanitaire depuis l’avènement du pouvoir du MPP. Chaque jour que Dieu fait, on assiste à une augmentation du nombre de personnes déplacées internes. Selon les récents chiffres du Conseil national de secours d’urgence (CONASUR), le Burkina Faso compte environ 1million 13 mille personnes déplacées internes, soit quatre fois le nombre de personnes déplacées internes au Mali et au Niger qui sont respectivement estimées à 250.000 et 254.000 selon Human Rights Watch. C’est sous le régime du MPP que notre pays vit cette catastrophe humanitaire. Et, accorder un second mandat à ce régime équivaudrait à s’enfoncer davantage dans le chaos. Car, ce régime a montré toutes ses limites en matière de gouvernance durant ces cinq années, et le Burkinabé sont unanimes à ce sujet.

Il convient de relever qu’en cette période hivernale, les personnes déplacées internes, dont la majorité sont des agriculteurs, ne peuvent plus cultiver, ayant été contraints d’abandonner leurs champs et leurs outils de production. Cette situation déplorable vient s’ajouter à la grave crise alimentaire qui touche plus de trois millions de Burkinabè. Si rien n’est fait, le pire est à craindre, en ce sens que beaucoup plus de Burkinabè risquent d’être dans cette situation de crise humanitaire et alimentaire.

L’Opposition politique, quant à elle, n’a jamais cessé d’interpeller le Gouvernement qui est le principal responsable du danger qui plane sur nos populations, à cause de son laxisme dans la gestion de cette crise. Gouverner, c’est prévoir, dit-on.

L’Opposition politique tient à féliciter vivement les citoyens burkinabè qui, dans l’anonymat et en toute humanité, accueillent, logent, soignent et nourrissent nos frères et sœurs déplacés. C’est grâce à cette formidable chaîne de solidarité que nous tenons encore débout.

Chers amis de la presse,

La chaîne de solidarité doit s’allonger davantage. En ce début septembre, des pluies diluviennes ont causé des inondations dans plusieurs localités du Burkina Faso, particulièrement au Centre, à l’Est et au Centre-Nord.  Des pertes en vies humaines, des blessés, des animaux emportés et des dégâts matériels sont signalés. Des sites de déplacés internes ont également été détruits par les eaux.

L’Opposition politique présente ses sincères condoléances aux familles éplorées, souhaite prompt rétablissement aux blessés, et beaucoup de courage à l’ensemble des sinistrés. C’est le lieu pour nous d’exiger du ministère en charge de l’urbanisme d’avoir une vraie politique pour nos villes et pour l’évacuation des eaux. Ce ministère, devenu celui des deals des promoteurs immobiliers, a démissionné depuis longtemps de son rôle régalien.

C’est aussi le lieu pour nous d’interpeller les citoyens burkinabè, sur la nécessité d’adopter des comportements contribuant à assainir notre cadre de vie et à prévenir certaines catastrophes naturelles.

Chers journalistes,

Les élections couplées présidentielle et législatives approchent à grands pas. L’Opposition politique, tout en travaillant d’arrache-pied sur le terrain, est très prudente pour éviter que les fraudeurs certifiés ne tentent de détourner le suffrage du peuple.

On l’a vu, lors de l’enrôlement des électeurs en juin dernier, ce sont des cadres du MPP et du NTD qui ont été pris en flagrant délit de fraude. Nous attendons toujours que la Justice dise le droit dans ces différentes affaires.

Suite à ces scandales, le Chef de file de l’Opposition avait exigé à bon droit un audit international et indépendant du fichier électoral.

Le Dialogue politique est allé dans le même sens que le CFOP. Suite à une concertation des deux co-présidents dudit dialogue,  il a été convenu que la CENI propose un projet de TDRs pour l’audit du fichier électoral. Ce projet sera discuté et adopté au niveau du Comité de suivi du Dialogue politique. Il est convenu que l’opérateur soit choisi de commun accord par la Majorité et l’Opposition (au Dialogue politique) et que l’audit soit mené très bientôt. 

CHERS journalistes,

Le mardi 18 aout 2020 s’est tenue dans la Salle des Conférences de Ouaga 2000, la cérémonie de signature de l’Accord politique de l’Opposition. Cet accord a été signé par neuf candidats à l’élection présidentielle de novembre 2020 et 23 partis politiques, dans l’optique de soutenir au second tour le candidat qui aura le plus de voix au premier tour des élections présidentielles, et de remporter la majorité à l’Assemblée nationale. L’Opposition politique se félicite de cet acte qui marque l’espoir d’une véritable alternance tant attendue par le peuple burkinabè qui subit la gestion chaotique du régime MPP.

Outre ces signatures, il faut noter que d’autres candidats à la Présidentielle, de même que des partis et des mouvements politiques ont annoncé leur adhésion à l’Accord politique de l’Opposition. Des conventions de signatures d’accord auront donc lieu dans les jours à venir.

Nous félicitons toutes les parties prenantes à cet accord et encourageons tous les autres partis politiques qui partagent les idéaux d’alternance et de changement à rejoindre les signataires.

Depuis la signature de l’Accord historique, c’est la panique à bord au sein de la majorité présidentielle. L’on assiste à des créations pêle-mêle de portillons, et de mouvements équilibristes sans encrage politique.

Convaincu que le second tour est inévitable et que sa débâcle se dessine, le MPP a incité la création de mouvements se réclamant de l’Insurrection et présidés par des individus qui sont restés muets sur leur gouvernance catastrophique. Nous invitons les Burkinabè à demeurer sereins face aux gesticulations d’un régime en fin de vie, et à punir le MPP et ses complices dans les urnes.

Chers journalistes,

Ce régime moribond s’accroche à tout pour espérer repousser son déclin. Ainsi, nous constatons que, six ans après l’Insurrection populaire, des comportements aux antipodes des aspirations des insurgés perdurent sous le pouvoir du MPP. Ainsi, Madame Saran SEREME utilise les biens publics du Médiateur du Faso dont elle est la première responsable, pour battre campagne à l’occasion de ses missions officielles. Elle a été aperçue et filmée en train de distribuer des enveloppes d’argent et des gadgets de son parti politique dénommé PDC à des habitants de Tougan, tout en les encourageant à voter le Président sortant aux élections présidentielles de novembre prochain.

L’Opposition politique condamne fermement ces pratiques qui ébranlent la réputation du Médiateur du Faso, une institution qui doit être d’une impartialité et d’une neutralité absolues. Elle invite par ailleurs l’Autorité supérieur du contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE/LC), et la Justice à se pencher sur les agissements de Madame SEREME, afin que les véhicules de l’Etat, les ressources publiques et nos Forces de défense et de sécurité ne soient pas utilisées pour la propagande politique du PDC. Le «plus rien ne doit être comme avant» doit s’appliquer.

Le CFOP.

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Lino Ramdé

Journaliste
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