Kaya: une exciseuse et ses complices condamnées à un an d’emprisonnement avec sursis

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Selon nos confrères de l’observateur paalga, le tribunal de grande instance de Kaya dans la région du centre nord a jugé et condamné le mercredi 12 juin 2024 une exciseuse et ses complices dont la mère de la victime pour violation de la loi portant répression de la pratique d’excision au Burkina Faso.

Malgré l’engagement de l’État burkinabè a enrayé cette pratique rétrograde, l’excision persiste dans certaines localités. Face aux prétoire, cinq co-accusés, 4 femmes déplacés internes du village de Pensa dont la mère de la victime et une septuagénaire résidente de la localité.

Il est reproché à ses femmes la pratique de la mutilation génitale féminine sur une fillette de 10 ans nonobstant l’interdiction de la pratique de l’excision au Burkina Faso. Consciente de la gravité de la situation, l’exciseuse dit avoir agi sous pression de la mère de la victime et fait son mea culpa.

 » En raison de l’interdiction de la pratique de l’excision, j’avais abandonné ce métier que j’ai hérité de mes grands parents. Si je suis libérée de la prison, je jure au nom de Dieu que je n’exciserai plus jamais de fille jusqu’à ma mort » a t-elle plaidé.

La génitrice de la fillette excisée et ses complices ont également reconnu les faits mais affirment avoir agi par respect de la coutume et par ignorance des complications que cela pourrait engendrer. Le juge en a déduit de l’ignorance de ses dernières et a appliqué une sentence plus clémente.

Elles s’en sortent donc avec une peine d’emprisonnement d’un an et d’une amende d’un million de FCFA, le tout assorti de sursis.

Photo d’illustration

« Ce procès a également pour objet de sensibiliser et d’éduquer les accusés, le public présent à l’audience et les populations.L’acte de l’exciseuse est très grave car pouvant engendrer de nombreuses conséquences physiques et psychiques sur la fillette telles que la mort, des maladies et des traumatismes » a rappelé le juge.

A cela il faut noter que l’excision est interdite par la loi n°043/96/ADP du 13 novembre 1996 portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) et l’article Article 380 du code pénal burkinabè dispose que « Est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 150 000 à 900 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque porte ou tente de porter atteinte à l’intégrité de l’organe génital de la femme par ablation totale, par excision, par infibulation, par insensibilisation ou par tout autre moyen. Si la mort en est résultée, la peine est un emprisonnement de cinq à dix ans ».

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