Santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso : 72 heures pour outiller journalistes et influenceurs sur la question de l’avortement
Dans le cadre de la promotion de la santé sexuelle et reproductive, l’Association burkinabè pour le Bien- être familial (ABBEF ) a initié du 23 au 25 avril 2024 une formation au profit des journalistes et influenceurs du Burkina sur le thème » Clarification des valeurs dans le cadre légal d’avortement au Burkina Faso et les soins après avortement ». L’objectif de cette session est d’outiller ces personnes cibles sur les conditions d’accès à l’avortement sécurisé au Burkina Faso conformément aux textes en vigueur afin qu’elles soient des relais auprès de la tranche jeûne pour minimiser les risques liés à l’avortement clandestin.
Selon madame Fatimata Sanou/Traoré, magistrate, expert en genre et DSSR, l’avortement constitue aujourd’hui un véritable problème de santé publique au Burkina Faso mais négligé du fait des pesanteurs sociaux culturels. Il s’agit pourtant d’un mal profond aux conséquences parfois désastreuses, qui endeuille nos sociétés. Selon un rapport du ministère en charge de la santé, plus d’un quart de la mortalité maternelle qui survienne au Burkina Faso est liée à l’avortement non sécurisé. C’est la 3e cause de mortalité maternelle. Il sied donc de travailler à démystifier le sujet à travers une communication saine afin d’éviter les avortements clandestins et d’aller vers une interruption sécurisé des grossesses conformément aux prescriptions légales.
En effet l’avortement tel que défini par le législateur est proscrit par la loi mais est dans une moindre mesure autorisé. Ce sont des aménagement prévu par la loi pour les cas de » force majeure », tels que le viol, l’inceste, les grossesses mettant en danger la vie de la mère, les cas de malformations congénitales et cela dans un délai raisonnable de 14 semaines.
Pour le professeur Jean Lankoandé, gynécologue, il est temps de changer de paradigme à travers une clarification des valeurs. C’est à dire amener de manière progressive les uns et les autres à transcender les prejuges, à se départir des ancrages sociétales, à prendre du recul sur la question et à accepter que pour une raison ou pour une autre on puisse avoir recours un jour aux services abortifs, qu’il s’agisse d’avortement spontanée ou d’avortement volontaire.
De quoi permettre aux adolescents vulnérables d’accéder aux informations et d’exercer pleinement leurs droits sexuels et reproductifs. A noter que « l’ISG se fait selon les normes et les protocoles du ministère de la santé » a rassuré le Pr Lankoandé.
Sidonie Pouya
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