Lutte antidrogue : le Burkina Faso incinère 48 tonnes de drogues

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Le Burkina Faso commémore la 37e Journée Internationale de la Lutte contre le Trafic Illicite de Drogues. Au cours d’une conférence de presse, le Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD) a fait le point de la lutte antidrogue et a procédé à l’incinération de 48 tonnes de drogues composées de cannabis, craque, produits pharmaceutiques prohibés, d’alcool frelaté etc.

En 2023, les actions de sensibilisation du CNLD ont permis de toucher plus de 107 000 personnes et les services opérationnels ont saisi 318 tonnes de drogues. Sur la même année, 2215 personnes ont bénéficié d’une prise en charge et 75 personnes ont bénéficié d’une réinsertion grâce aux partenaires. « Les acquis sont nombreux et encourageants. Cependant nous devons poursuivre les efforts surtout dans le contexte d’insécurité actuel qui favorise divers trafics » a confié Edgar Sié Sou, Secrétaire général (SG) du Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS). Il notamment a souligné l’importance du soutien des partenaires dans la lutte contre le fléau de la drogue. Il a rappelé que cette journée, instituée le 7 décembre 1987 par les Nations Unies, vise à encourager les États à s’engager dans la lutte mondiale contre les conséquences dévastatrices de la drogue sur la santé et la société.

Le Secrétaire général a manifesté la solidarité du CNLD et du gouvernement envers les familles et les individus affectés par la consommation de drogues, ainsi qu’envers les victimes des crimes liés à ce fléau, notamment le terrorisme et le grand banditisme. Il a mis en avant les efforts du Burkina Faso pour sensibiliser et éduquer la population à travers diverses activités, malgré les défis persistants dans la prise en charge des personnes dépendantes. « En 2023, 318 tonnes de drogues ont été saisies, contre 241 tonnes en 2022 et 120 tonnes en 2021 » s’est réjoui Emanoel Kaboré, sécretaire permanent du CNLD. Selon lui, ces chiffres démontrent les efforts accrus des forces de défense et de sécurité malgré les défis posés par le terrorisme.

Prise en charge des troubles liés à la drogue : un défi majeur

La conférence de presse s’est aussi articulée sur les difficultés rencontrées dans la prise en charge des troubles liés à la consommation de drogues au Burkina Faso. Emanoel Kaboré, Secrétaire permanent du CNLD, a souligné l’importance de la prévention, notamment chez les jeunes, et a rappelé que le pays est passé d’un statut de transit à celui de consommateur de drogues. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la sensibilisation sur les dangers de la drogue et a exhorté chaque citoyen à devenir un volontaire pour la défense de la lutte antidrogue. Il a également reconnu les lacunes dans la prise en charge curative, en particulier l’absence de centres dédiés à l’addictologie.

Dr Diane Somé, médecin psychiatre, a expliqué que la prise en charge des troubles liés à la drogue se divise en trois volets : prévention, traitement curatif et réinsertion. Si les ONG et les associations contribuent à la prévention et la réinsertion, la prise en charge curative est encore largement défaillante. Elle a pointé du doigt le manque de coordination des actions et l’insuffisance de ressources humaines spécialisées en addictologie, tout en appelant à une meilleure organisation pour améliorer la situation.

Pour marquer la journée, 48 tonnes de drogues saisies ont été incinérées dans la commune rurale de Komsilga, illustrant l’engagement du Burkina Faso à lutter contre ce fléau dévastateur.

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