Burkina Faso : 84 agents suspendus à la CNSS crient à l’injustice

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La décision de suspension des contrats des 84 agents de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le 23 décembre 2023, suscite la controverse et soulève des interrogations quant à sa légitimité. Lors d’une conférence de presse ce jeudi, les agents suspendus dénoncent une décision « injuste, inopportune et sans base légale ». Ils affirment n’avoir reçu aucune explication officielle de la part de la direction de la CNSS, 40 jours après la suspension de leurs contrats.

Ces agents n’arrivent pas à contenir leur inquiétude face à leur situation depuis la suspension de leur contrat de travail. Les agents contestent la procédure de suspension et l’absence de motif légal en vertu de l’article 93 du Code du Travail. Selon eux, cet article énumère clairement les situations dans lesquelles la suspension d’un contrat de travail est envisageable, et aucun de ces cas ne s’appliquent aux 84 agents de la CNSS.

Les agents contestent également la référence à une prétendue ordonnance de la Cour d’appel. Ils affirment que cette ordonnance, rendue en avril 2022, ne stipulait pas explicitement la suspension de leurs contrats.

Aboubakari Siri, le porte-parole des 84 agents

Selon Aboubakari Siri, le porte-parole des 84 agents, la décision repose sur des motivations subjectives du ministre de tutelle technique, Bassolma Bazié, au Secrétaire général du Collectif syndical CGT-B, et du Directeur général de la CNSS, Herman Yacouba Nacambo. Selon lui, le ministre et ces deux personnalités auraient agi en fonction d’intérêts personnels ou de considérations non objectives. « Quand on est porteur de charge publique, on ne peut pas utiliser les mêmes charges pour régler des comptes personnels », a-t-il laissé entendre.

Cette suspension a un impact économique et sociale dramatique, selon les 84 agents

Les agents qui après près de cinq ans de service, se retrouvent soudainement sans emploi, sont préoccupés par l’impact de cette suspension dans leur vie.« Une institution de la république a utilisé 84 burkinabè pendant 5 ans, les a poussé au dépassement de l’âge requis pour la quasi totalité des emplois dans ce pays et a fini par les jeter dans la rue comme exactement de vulgaires individus », s’offusque le porte-parole. Avant de poursuivre : « l’un des nôtres a failli se donner la mort il y a quelques jours ».

Pour eux, cette situation a des répercussions dramatiques sur leurs vies, celles de leurs familles ainsi que pour celles des usagers de la CNSS. La CNSS, qui souffre déjà d’un manque de personnel, voit aussi sa productivité menacée.

Mais, ils ne compte pas en rester là. Pour faire entendre leur cri de cœur, ils comptent tenter plusieurs actions notamment le recours en cassation de la dite ordonnance dont l’audience est prévue pour le 15 février prochain.

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