Journée internationale de la jeune fille : le sahel enregistre le plus fort taux en matière de mariage d’enfants

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A l’occasion de la 11ème Journée internationale de la jeune fille, l’Organisation non gouvernementale (ONG) Save the Children a présenté à la presse, ce 10 octobre, son rapport 2023 sur la situation des femmes et jeunes filles. Il ressort de ce rapport que le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont classés parmi les 10 premiers pays en Afrique occidentale et centrale où le risque lié au mariage des enfants est élevé. Selon ce rapport, le changement climatique dans ces pays a une influence sur ce cas.

« Actuellement, on estime que 29,9 millions d’adolescentes vivent dans les 10 principaux pays à haut risque climatique, des endroits qui présentent les risques les plus élevés qu’une fille soit mariée alors qu’elle est encore enfant et qu’elle subisse des catastrophes climatiques qui changent le cours de sa vie. Ce chiffre devrait passer à 39,9 millions d’ici à 2050.

Les «championnes » Ange Gaëlle Yogo et Édith Ouédraogo aux côtés de Herman Goumbri

Les populations de ces pays à haut risque étant parmi les plus jeunes et connaissant la croissance la plus rapide au monde », indique Sylvie Zoundi, conseillère technique genre à Save the Children. Selon Valérie Sorgho, manager plaidoyer et communication pour la région Afrique centrale, depuis une dizaine d’années, le Sahel enregistre le plus fort taux en matière de mariage d’enfants avec 76% au Niger 52% au Burkina Faso et au Mali. Deux faits majeurs retardent cette lutte, notamment la crise sécuritaire et le changement climatique selon Save The Children.

Sylvie Zoundi, conseillère technique genre de Save the Children

Le changement climatique contribue à l’augmentation des cas liés au mariage d’enfants

Le rapport 2023 de Save the Children révèle que le changement climatique a un impact sur le mariage d’enfants. « Dans les pays où il a eu des manifestations de désastres naturels, il y a eu une augmentation d’un tiers du taux de mariage d’enfants », explique Valérie Sorgho. Six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont concernés par cette situation à savoir le Tchad, la Centrafrique, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la Guinée. Selon elle, les désastres naturels dévastent les champs et affectent les récoltes, ce qui exacerbe les difficultés économiques des familles. Dans ce contexte de détresse économique, les parents, confrontés à des difficultés pour subvenir aux besoins de leur famille, considèrent les filles comme une « opportunité économique ».

Valérie Sorgho, manager plaidoyer et communication pour la région Afrique centrale

Au regard de cette situation, « les parents considèrent les filles comme une bouche de plus à nourrir et c’est tellement facile de se débarrasser d’elles surtout quand un prétendant riche se présente. En même temps qu’on se débarrasse de la bouche à nourrir, on a un gendre qui peut s’occuper de la famille », déplore-t-elle.

Les journalistes présents à la conférence de presse

A travers cette journée, l’ONG Save the Children veut attirer l’attention des décideurs pour une prise en compte de la situation de ces filles. A cette occasion, l’ONG lance un appel aux dirigeants des pays qui présentent des risques liés au mariage d’enfants. On note le soutient des mouvements climatiques menés par les filles dans les pays, l’intensification des efforts pour mettre fin aux mariages d’enfants au Burkina Faso, le financement de l’action climatique sensible au genre et à l’enfant, le développement la recherche sur le climat et l’égalité des sexes ainsi qu’un meilleur investissement au sein des pays pour s’adapter au changement climatique.

Au cours de cette conférence, des jeunes filles du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Nigeria ont livré leur témoignage en matière de lutte contre le mariage d’enfants.

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