Tchad : La Capitale vibre aux rythmes des manifestations dites « wakhite Tama »

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La capitale Tchadienne a vibré ce matin aux rythmes des manifestations dans plusieurs quartiers  pour dire non à la France qui soutient le conseil militaire de transition mis en place depuis le 20 avril, après la mort du maréchal. Ces manifestations sont lancées par la coalition des organisations de la société civile, des partis politiques et des artistes.

Dès 5h du matin dans les quartiers comme Ambatta, Atrone, Gassi, tous dans le 7eme arrondissement de la capitale, des bruits de casseroles, de sifflets ont retenti pour exprimer la colère des manifestants. Ils brandissaient les pancartes sur lesquelles on pouvait  lire « non à la France, Macron dégage, non au néocolonialisme ». Des petits groupes difficiles à maitriser par la police, qui est obligée de faire appelle aux militaires pour disperser les manifestants. Il y a eu  des tirs à balles réelles et des gaz lacrymogènes. La plupart des jeunes  âgés respectivement de 18 à 30 ans, ne veulent plus voir les militaires à la tête du Tchad.

Pour Michael Rogoto, présent sur les lieux depuis 5h du matin, c’est une fierté et l’expression de sa  citoyenneté que de répondre à l’appel du Wakite Tamma en arabe local, et qui veut dire « le moment est venu ». « Nous disons non à ce régime mis en place par l’armée, c’est illégal et illégitime. Nous sommes dans un pays doté  d’institutions, il ne revient pas à une puissance occidentale de nous dicter quoi que ce soit », déplore-t-il. Enthousiasmés, les jeunes ne cèdent pas à la répression policière, « nous demandons que le conseil militaire de transition quitte le pouvoir au profit d’un civil qui pourra gérer le pays », recommande-t-il.  « La France n’est pas la bienvenue, la France Afrique doit s’arrêter, plus besoin de voir un pays dicter les choses à un autre. Le président de la république est mort, la transition doit se faire selon les textes de la république et logiquement c’est le président de l’assemblée qui doit prendre le relai », poursuit-il.

Les  manifestants ont saccagé à leur passage quelques stations Total de la place. Pour eux, le malheur du Tchad c’est la France. Notons qu’il y a eu plusieurs arrestations et des blessés graves. Le président du parti les transformateurs Succès Masra, annonce qu’au moins trois militants de son parti ont perdu la vie dans cette manifestation.

Le parquet notamment le procureur de la République Youssouf Tom quant à lui, évoque deux  morts dont une femme. 

Le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, qui s’est exprimé cet après-midi à la nation, a délibérément ignoré les manifestations tout au long de son discours.

Makine Djama, Correspondant Filinfo à N’DJAMENA

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Lino Ramdé

Journaliste
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