Présidentielle 2020: interview du candidat Tahirou Barry

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1) Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer la magistrature suprême ?

L’impératif de répondre au cri de détresse de nos populations abandonnées à leurs destins.

2) Si vous êtes élu, quelles réponses allez-vous apporter aux difficultés dans les domaines suivants :

– terrorisme

Il faut, dans un premier temps, faire le diagnostic de notre système de défense et de sécurisation de nos populations, de nos biens économiques et de nos valeurs parce que le terrorisme est multidimensionnel. Avec ce diagnostic sans complaisance, il faut ensuite prendre et appliquer intelligemment les mesures qui y seront préconisées. Je pense aussi que pour l’avenir, pour les générations futures, il faut jeter les bases de la création d’une industrie d’armement propre au Burkina Faso, parce qu’il y a de la matière en termes de capital humain. A ce sujet, je pense à un laboratoire de recherche dédié à la question ; il y va de notre survie à la longue. C’est pourquoi, il faut déjà penser à réviser la loi de programmation militaire pour soutenir la réalisation de toutes ces ambitions.

santé

Il y a une nécessité de relever le plateau technique dans nos centres de soins aussi bien dans le public que dans le privé. Cela permettra de réduire considérablement les évacuations sanitaires extérieures à la charge de l’Etat. Je pense aussi aux services d’urgences qu’il convient de renforcer en matière de capacités de gestion des flux. A ce niveau, je pense trouver, avec les acteurs du système, un mécanisme de baisse des coûts des premiers soins et surtout une prise en charge gratuite, c’est-à-dire entièrement à la charge de l’Etat, des personnes démunies pour traduire dans les faits l’expression de la solidarité nationale.

– éducation

L’éducation est l’un des axes stratégiques de la mise en œuvre de notre projet de société. Il est prévu d’accorder 30 % du budget annuel afin d’amorcer l’émergence du Burkinabè nouveau, soucieux de l’intérêt général, du respect du bien public, de la solidarité. Il faut former à la citoyenneté qui défend et exprime nos valeurs positives. Ma vision pour l’éducation est de transformer le système éducatif, en remettant la famille au cœur de la transmission des valeurs et travailler à concilier les éléments de civilisations importées qui sont contenus dans les curricula enseignés à l’école moderne et ce qui nous caractérise en tant que peuple burkinabè. L’intégrité doit trouver les germes à la maison, entretenue à l’école où nous envoyons nos enfants et être de règle dans l’espace public. Il faut faire de sorte que notre identité culturelle prévale et s’exprime dans tout ce que nous faisons sans pour autant fermer les portes à l’apport de l’extérieur. Concrètement, il faut refonder l’école et travailler sur les mécanismes de socialisation dans nos familles afin d’avoir des Burkinabè débarrassés de tout complexe, qui soient fiers d’être des Burkinabè et qui sont dotés de compétences, d’aptitudes nécessaires à voyager et à vivre partout dans le monde.  

Emploi

Chaque fois que j’ai l’occasion, je dis qu’il faut redonner l’espoir à la jeunesse, aux sans-emplois et à tous ceux qui sont dans des situations d’emplois précaires. Cela peut venir de la réorganisation du monde de l’agroéconomie. Dans un premier temps, il faut pousser à la transformation de nos productions agricoles, sylvo-pastorales à travers une politique d’industrialisation du secteur en fonction des atouts de nos régions administratives. Nous devrons oser le pari de la transformation locale. En second lieu, nous avons un problème de mentalité parce que notre perception et notre système de construction de la réussite sociale sont essentiellement fondés sur l’emploi alors que le monde du travail ne se limite pas à cela. C’est pourquoi, il faut créer un environnement favorable à l’entrepreneuriat qui dépasse le cadre des seuls services de formation, de vente d’articles, d’initiation à l’informatique, d’obtention de permis de conduire, de fabrication de savon liquide, etc. pour la production des biens. Mon ambition dans ce secteur est de créer des entrepreneurs agricoles qui ont le sens des affaires dans le monde. Dans ce secteur, il faut reconnaître que nous avons un circuit économique trop fermé, un espace de monopole de fait qui tue la saine compétition, qui ne permet pas l’émergence de nouveaux acteurs. Briser ce goulot d’étranglement signifie pour nous, un accompagnement de l’Etat de tous ceux qui veulent entreprendre, en leur accordant des faveurs en matière de fiscalité et surtout d’accès aux financements. Mon gouvernement veillera à avaliser les entrepreneurs auprès des institutions financières. En plus des incubateurs d’entreprises dans les communes, j’envisage créer une agence publique nationale spécialisée afin d’encadrer dans la formulation, l’exécution et l’évaluation des projets de tous ceux qui veulent entreprendre. Il faut éviter de donner des crédits ou des prêts à des acteurs qui n’ont pas de prérequis, de compétences nécessaires, de savoir-faire dans les secteurs où ils ambitionnent intervenir. Il faut leur accorder une formation préalable et faire un suivi. De façon globale, nous avons besoin de travailler 24h sur 24h afin de relever les défis de développement qui sont les nôtres. Au fond, je pense à l’instauration d’un système de travail continu à travers des équipes de relais dans les secteurs de la production. Nous n’avons pas le choix que d’aller vers la production de masses afin d’écouler le surplus. C’est la clé du travail et de l’emploi. C’est un modèle économique qui permet de traiter la question de la corruption à travers un système de rémunération juste et l’application effective des sanctions pour dissuader les contrevenants. Il fait aussi une part belle à la promotion de la femme en termes de mesures d’accompagnement en tenant compte de nos valeurs et réalités burkinabè.

3) Pourquoi c’est vous que les électeurs doivent choisir ?

Je peux réaliser mes propositions.

4) Quelles sont les trois premières décisions que vous prendrez une fois au pouvoir ?

Réviser la loi de programmation militaire pour traiter de façon prioritaire la question sécuritaire ;

Convoquer les Etats généraux du travail ;

– Réviser le code minier.

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Lino Ramdé

Journaliste
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