Campagne électorale : «Tu paies cash à la commande ou bien tu n’as pas de tentes et chaises »

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Campagne électorale : «Tu paies cash à la commande ou bien tu n'as pas de tentes et chaises »

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Depuis le début de la campagne électorale le 31 octobre 2020, certains secteurs d’activités connaissent un regain de sollicitations et les acteurs en permanence sollicités. Filinfos.net s’est intéressé à certaines activités, dont la location des tentes et chaises, le transport, l’eau de boisson.

La location des tentes et chaises restent l’activité la plus florissante en cette période de campagne électorale. Car qui parle de rassemblement parle  de tentes et de chaises pour les places assises des militants.

Les acteurs de ce secteur s’en frottent les mains car la demande dépasse l’offre. S.O à Ouahigouya confesse qu’il lui est impossible de satisfaire toutes les demandes de tentes et chaises par jour tant la demande est forte et son matériel insuffisant. Assemblée générale à 9h ou 14h, meeting à 16h, 18h et réunion à 20h, telles sont les demandes par presque toutes les parties prenantes à ces élections couplées. Malgré le fait que les prix ont connu une certaine hausse la demande va croissante à mesure que les jours avancent.

«Tu paies cash à la commande ou bien tu n’as pas de tentes et chaises» dit O.S. «Ministres, députés, opérateurs économiques, DG ou candidats inconnus inclus. Pas de crédits avec un politicien car si celui-ci rentre dans sa V8 tu n’as plus que tes yeux pour pleurer», renchérit-il.

Même constat à Yako où Hadja S.S a trouver l’astuce de louer les tentes et chaises de certains de ses concurrents pour toute la durée de la campagne afin de pouvoir satisfaire à 70% de la demande à son niveau qui s’étend jusque dans les départements et villages de la province du Passoré.

D.M à Pabré confesse qu’il était obligé de solliciter les services d’un camarade opérant dans le même secteur de la location à Ouagadougou pour satisfaire deux partis politiques dont il avait encaissé l’argent et éprouvait des difficultés à honorer vu que son matériel était bloqué à une quinzaine de kilomètres des lieux de manifestation pour fait de panne de ses deux taxis-motos.

Les campagnes électorales sont l’occasion aussi pour les transporteurs de faire de belles affaires. Ainsi D.M qui faisait la ligne Ouagadougou-Boussé à vu son véhicule de 50 places loué et payé cash pour les 21 jours de campagne électorale par un candidat aux législatives. «De courtes distances à parcourir, une prise en charge tant en carburant, hébergement, restauration en sus sont des avantages qu’aucun transporteur ne refuserait», laisse t-il entendre.

Quand à T.H et O.O, propriétaires de taxis-motos, ils ont abandonné le transport d’agrégats et de récoltes pour se lancer dans le transport des militants et sympathisants des partis politiques d’un village à un autre à Komssilga (Ouagadougou). Ils sont payés selon la distance à parcourir et on leur met en plus le plein du réservoir chaque jour disent-ils.

Les vendeurs d’eau ne sont pas en reste dans cette campagne électorale. Mme Y/K.B grossiste de plusieurs marques d’eaux en sachets à Ouagadougou avoue que depuis le début de la campagne elle arrive à écouler entre 800 à 1200 paquets de 40 sachets par jour et toute souriante elle souhaite que cette période faste dure deux bons mois car elle réalise son chiffre d’affaire annuel chaque semaine. Quand à la glace qu’elle produit, ses 4 congélateurs sont insuffisants reconnaît-elle impuissante.

Pendant que certains se frottent les mains, d’autres sont dans l’amertume. A.K gérante de kiosque dans un ministère confie que tous sont en campagne électorale et les bureaux sont quasiment vides. Ce qui fait que même les usagers des services du ministère se font rares alors qu’elle a des charges énormes à honorer chaque mois. Elle émet le vœux que ces élections finissent vite afin que ses clients reviennent et que les affaires reprennent.

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