Journée mondiale de la population : les données, un outil indispensable pour la planification stratégique au Burkina Faso

Journée mondiale de la population/Ph : CPZ

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Le Burkina Faso a célébré, en différé ce 26 juillet, la 34ème Journée mondiale de la population sous le thème « S’approprier le pouvoir des données inclusives pour un avenir résilient et équitable pour tous ». Selon le Secrétaire général du ministère de l’économie, Vieux Rachid Soulama, ce thème « résonne avec notre vision et nos aspirations nationales », particulièrement dans un contexte marqué par l’insécurité.

Instituée en 1989 par les Nations Unies, la Journée mondiale de la population vise à sensibiliser le public aux enjeux démographiques et à encourager des actions pour un développement durable et équitable. Dans cette optique, les données sont un outil indispensable pour la prise de décision et la planification stratégique. Elles permettent aux décideurs de mieux comprendre les besoins spécifiques de chaque segment de la population et d’élaborer des politiques adaptées.

« Grâce aux données inclusives, nous pouvons concevoir des politiques qui répondent aux besoins spécifiques de chaque segment de la population », a expliqué Rachid Soulama, illustrant ainsi l’importance de disposer de statistiques précises et exhaustives.

Vieux Rachid Soulama, Secrétaire général du ministère de l’économie

Selon lui, le Projet pour l’harmonisation et l’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO) illustre l’engagement du Burkina Faso à renforcer ses capacités statistiques, avec un budget de 33 milliards de francs CFA. Ce projet vise à améliorer la collecte et l’analyse des données pour une meilleure planification stratégique. « Il est crucial de savoir quels sont les effectifs de la population, les caractéristiques spécifiques des différentes couches, et les spécificités à prendre en compte », dit-il. Une telle connaissance est essentielle pour formuler des réponses politiques adaptées aux besoins réels de la population.

L’inclusion de tous les segments de la population, y compris les personnes vulnérables comme les handicapés et les déplacés internes, dans les statistiques nationales est également une priorité. Le représentant résident de l’UNFPA au Burkina Faso a insisté sur le fait que « chaque personne mérite d’être comptée ». « Les données sont la clé pour ne laisser personne de côté. Elles permettent de voir les disparités et les inégalités, et de prendre des mesures pour les corriger », a-t-il déclaré. Ces déclarations mettent ainsi en évidence l’importance de données inclusives pour élaborer des politiques qui visent à améliorer la qualité de vie des populations marginalisées.

Les résultats des récentes enquêtes, comme la 5e Enquête Démographique et de Santé du Burkina Faso (EDSBF) et le 5e Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2019, ont révélé des disparités importantes dans divers domaines, notamment l’éducation et l’emploi pour les personnes handicapées. Ces informations sont cruciales pour développer des programmes ciblés, tels que l’opérationnalisation du dispositif de prise en charge des pupilles de la Nation et les subventions pour les traitements médicaux, qui visent à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être général.

Alain Akpadji, représentant de l’UNFPA

Le gouvernement burkinabè met également l’accent sur la modernisation du système d’état civil et l’intégration des nouvelles technologies dans la collecte des données. A cet effet, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective a introduit des outils modernes, tels que les tablettes et l’imagerie satellitaire, lors du dernier recensement, garantissant ainsi une couverture précise et en temps réel de la population.

Par ailleurs, les structures telles que l’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD) et les directions générales des études et des statistiques sectorielles dans les ministères jouent un rôle clé dans l’utilisation des données pour la planification sectorielle. Les données issues des enquêtes et recensements permettent donc de concevoir des programmes ambitieux pour améliorer les conditions de vie des Burkinabè.

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